Inspirations...


Ces textes m'ont été confiés spontanément par des écrivains en herbe...


 


 

Classe de 3A, juin 2010



Marie S.


                    Mon enfance n'a été qu'humour, jeux, tendresse, une vie parfaite dans un monde rempli d'humains purs, sincères et vrais. L'insouciance faisait les beaux jours, et les beaux jours faisaient l'insouciance ; mais pourtant, en une demi-seconde, le monde m'a dévorée,  mon enfance s'est écroulée comme un château de cartes qui s'effondre avec un coup de vent, haute comme trois pommes je l'étais, mais je me suis enfoncée dans le sol, pour  ne mesurer à la fin que la taille d'une fourmi, mes branches se sont cassées...il est parti. Mais lui, qui est-il ?Lui, est mon père ; jamais présent à la maison, mais à jamais présent dans mon coeur, je l'ai attendu toute ma vie pour que finalement il me quitte, il a regardé sa fille, sa petite fille de onze ans une dernière fois, et il s'est évaporé dans le brouillard de la vie.

                      Transparente, je l'ai toujours été, et le serai toujours à ses yeux. Comment croire ses "je t'aime" après les paroles tailladantes prononcées de sa bouche "Marie, je ne voyais plus les priorités, le travail comptait plus que toi", je ne suis donc pas aussi précieuse que ce fameux travail, et j'espère toujours ;"papa, tu as quitté une partie de moi, je te ressemble trait pour trait et pourtant mon coeur se trouve à des milliers de kilomètres du tien". Je ne peux pas le sauver, c'est une drogue, qui a anéanti ma vie.

                      Les larmes ont coulé, la tête est rentrée dans les épaules,"papa,pourquoi tu pars,pourquoi tu me laisses?" Le silence est resté silence, mais moi, je ne suis pas restée la même...mûrir, quel grand mot sinistre, et pourtant cela m'est arrivé, plus vite que prévu. La dépression d'une mère, l'incompréhension d'une soeur, et moi, dans la même maison que je n'aime plus, dans ce lit dans lequel je ne dors plus, dans ce vide impénétrable. Tout n'est que cris de haine, de colère dont j'assiste, je brûle, je suis cendres, ma tête ne me suit plus, mon coeur balance.

                      Je prépare une valise que je cache en dessous de mon lit, mais la force ne viendra pas et la valise n'aura jamais été ouverte. Avoir un père qui sans doute m'aime, mais inconscient et passionné de cuisine, et de tout sauf de moi, m'a rongée, je suis et resterai une douce patisserie périmée, posée dans un coin pour être finalement jetée.

                      Plus rien n'a d'importance, je me fiche de tout et tout se fiche de moi, je rêve éveillée pour oublier la laideur de mon existence, je rêve d'une vie avec de l'amour, beaucoup d'amour autour de moi. Je n'ai plus d'amis, plus de famille, le monde m'abandonne.Je lui en veux, je l'oubie sans l'oublier, je suis méfiante, de tout ce qui pourrait me réduire à néant, les humains.

                      Trois ans ont passé, une éternité dans ma vie, j'ai survécu!Je reprends goût petit à petit aux choses de la vie, mes blessures se cicatrisent mais tout cela est encore trop frais, et il suffit de réappuyer dessus pour que le sang coule de nouveau et que la blessure et la douleur reprennent. Je me suis accrochée à la vie, je n'aurais jamais la relation que j'aurais aimé avoir avec mon père, et l'envie de pleurer me reprend quand je regarde ces fameux films avec un père et une fille qui se prennent dans les bras, mais l'important est que ma haine envers le monde est partie. Je suis une jeune fille à présent qui veut réussir, qui travaille.

                      Je pense que dans la vie, il y a un choix à faire, croquer la vie à pleines dents ou se laisser croquer par la vie à pleines dents, et j'ai pris le choix numéro un, la vie d'un homme n'est jamais à son image, mais il faut se dire que tout pourrait être bien pire ; les épreuves font de nous ce que nous sommes et je peux dire aujourd'hui que je suis heureuse d'être ce que je suis







Classes de quatrième, mars 2008


 

Aurélien

 

Passer d'un monde à l'autre

Etre une rivière c'est
Comme du sang coulant dans
Mes veines…

- Etre ; paraître ; sembler –
Une larme ; mort ; déchiqueté…

Vivre c'est souffrir comme
Etre une ombre regardant
Les morts ne trouvant pas
La lumière…

- Etre ; paraître ; sembler –
Une feuille ; décrochée ; périr…
La mort n'est qu'une pierre.



 

Marion


Le silence


Le bruit sûrement en panne d'essence
Laissa arriver le silence
Sinistre et bizarre
Comme un lézard
Qui vient, qui part,
Dès que grince le placard
Mais elle, elle est folle…
Folle du silence
Qui pense, qui pense…
Et qui la laisse toute seule.


 


Classes de cinquième, janvier 2008


Hugo


Le poème est un animal farouche
Qui vous attrape et vous oblige à écrire
Le poème vient, part et revient
Il vous emmène dans le monde de l'inspiration
Le poème peut avoir un grand coeur
Qui ne demande qu'à être écrit
Le poème peut être triste
Et nous oblige à écrire des choses sinistres
Le poème est une arme fatale pour l'amour
Qui peut vous prendre à tous moments
Mais le poème n'est qu'un texte
Qui sort de nos méninges

 


 


Aymeric


 Qui suis-je ?
Je suis la nuit
Mais qui est le jour ?
Je suis la lune
Mais qui est le soleil ?
Je suis l'enfant
Mais qui sont mes parents ?
Je suis un allié
Mais qui sont mes ennemis ?
Je suis tout
Sauf moi, en réalité


 


 

En direct du blog de Bastien...


Parce que c'est loin quand même
Parce que c'était trop court
Parce qu' il fait beau mais jusqu'à quand ?
Parce que c'est dur de choisir
Parce que ce n'est pas assez
Parce que j'espère que ce sera long
Parce que j'ai envie de te revoir
Parce que je t'aime
Parce que quand tu en manges un
Tu les manges tous
Parce que c'est bon
Parce que la musique est indispensable
Parce que c'est bientôt fini
Parce que j'espère vous revoir
Parce que le ciel est bleu
Parce que c'est les vacances
Parce qu'il y a des cons
Parce que les gens confondent con et drôle
Parce que le gaspillage est de taille
Parce que chacun à sa religion
Parce que le mélange est possible
Parce qu' il faut les aider
Parce que j'aime jouer
Parce qu' il est noir
Parce que sans lui je ne serais pas comme ça
Alors merci même si tu ne liras jamais cet article
Parce que la traversée est facile
Parce que le labyrinthe mouille
Parce que on va tous mourir
Mais il ne faut pas avoir peur
Parce que j'ai envie de te faire découvrir
Parce que j'ai envie de partir avec toi
Parce que la discussion est nulle
Parce que ça ne va plus
Parce que nous nous plaignons trop
Parce que les bulles c'est pas cher et c'est beau
Parce qu' il faut changer
Parce que la peur est étrange
Parce qu' il faut rigoler
Parce que j'y ai toujours cru
Parce que j'ai dépensé 40€ en 4 jours
Parce que c'est pas bien
Parce que je mets mon reveil à 9h30
Parce que les cheveux sont a la mode
Parce que la frange craint
Parce que je pense à toi
Parce que y a trop de chlore
Parce que c'est bien de nager
Parce qu' on ne peut pas respirer dans l'eau
Parce que sans pourquoi alors c'est fini !  

 

 


Impressionnant texte de Marine, inspiré de Voltaire


 

Savez vous bien, par exemple, qu’à l’heure où je vous parle , il y a des dizaines d’hommes manifestant une grande joie à déloger des têtes de leurs cous, à l’aide d’armes créées intelligemment pour on ne sait quel usage ?


L’arme demeure une invention très utile au peuple. D’ailleurs, le fait de ne pas en posséder pourrait devenir un crime pour l’humanité. Pourquoi ? Mais parce que la guerre est un phénomène créé par les hommes. Chaque tyran se crée un jour son propre ennemi, c’était la philosophie de Staline et elle sera celle de beaucoup d’autres. Dieu est au centre du monde, mais sera un jour détrôné par la science et la vérité, distinguées par les Hommes qu’il a lui même créés, selon la Bible.


Ce petit phénomène de société arrêtera de se propager un jour. Les Hommes, tous boursouflés d’amour, êtres charmants aux cœurs purs, s’animent comme des pantins dont les ficelles sont tirées par d’autres, ceux-ci étant bien plus intelligents que la moyenne, et, hélas, bien plus nombreux que l’on ne le pense.


Ils pensent intelligemment, réfléchissent posément, écrivent sérieusement, déclarent solennellement à qui veut l’entendre leurs théories sans importance pour l’avenir de ce monde victorieux, divisé en maintes parcelles de terre, fruit des hommes qui l’habitent et qui se sont battus pour en n’avoir qu’une motte. D’après la déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, chaque Homme possède le droit de propriété, sans se battre. Alors, pourquoi faire simple lorsque l’on peut faire compliqué ?


Simplement parce que l’Homme, si faible soit-il, veut être le plus puissant, le moins invulnérable, et cette pensée réside dans le cœur de chacun, même si elle n’est pas ouverte aux regards et aux sentiments. Dès le plus jeune âge ; quand nous avons encore le cœur si pur, l’on fait déjà la course pour savoir qui est le meilleur, on se bat, on apprend ses leçons jusqu'à l’aube pour être le meilleur en classe. Cela ne vous rappelle rien ? Pensez. Réfléchissez. Ceci est l’unique raison de la victoire ou de la défaite.

 



Extraits du blog de C.


 

"Ça vaudrait la peine... de grimper tout là-haut..." Vraiment ? Je sais pas trop. Est-ce que tout est rond là-haut ? Est-ce que C. resterai agrippée à moi tout le temps là-haut ? Est-ce que V. voudrait grimper aussi ? Bam. Bam. Bam. C'est le bruit d'une tête qui tape contre un mur. Est-ce que tout est rond là-haut ? Mon professeur d'SVT est mort. La prétendue copine de 19 ans de R. est morte. "Et oui tu vois, faut croire en soi des fois... C'est déjà beaucoup, je sais... Mais t'inquiète pas, on s'y fait..." Tout devient si rond ici. Dans un rond il n'y a pas d'issus. Tu es pris au piège. Comme un poisson dans un bocal. J'aimerais tellement être un poisson dans son bocal. "Bien sûr j'ai peur du vide..." Est-ce que tout est rond là-haut ? Est-ce que les bonbons sont sweet ? Est-ce que Sweet va vraiment partir un jour ? Comme tout le monde. Il pleut, il pleut, toujours. "Bien sûr j'ai peur..." Je suis prise au piège. Comme un poisson dans son bocal. Je m'overdose de chocolat à m'en exploser la panse. Je m'arrache les cheveux à force de les tordre, alors j'ai une grosse boule de noeuds à l'arrière du crâne. Je me tords les mains quand je pense que l'amour rond est à sens unique. Quand je me persuade que l'amour rond n'a pas de sens. Un rond ça tourne, ça tourne comme la vie. Je préfère pas de sens à un sens unique. Je préfère un grand n'importe quoi où on m'oubliera dans un coin. Mais les ronds n'ont pas de coins.

"I know I should forget but I can't..."


 


J'ai vraiment été cette môme, plongée dans ses peluches, l'imagination débordante, les amies importantes, rêvant d'une vie de grande... Ouais c'était moi la petite fille, l'amie de Camille, qui écrivait déjà, posant quelques peines sur le papier, peines de coeur (c'était bidon par rapport à maintenant), grosses rancoeurs... Ca peut pas être moi, j'ai l'impression que c'est ma petite soeur ! J'en ai chié pour arriver là où j'en suis, j'le vois bien en m'relisant, j'voulais de l'action, j'voulais la vie des grands. Ouais c'est ça j'voulais être grande, aller au collège, 6ème, 5ème, 4ème, 3ème, stop arrêt, c'est là que je suis maintenant, maintenant que je rêve de redevenir cette petite fille qui savait imaginer Lily la Tigresse parler, qui faisait des fiches sur la date de naissance, et l'appendicite c'est l'étiquette... Voilà, j'regarde en arrière, je vois Camille qui paraissait tellement plus sûre d'elle que moi, tellement plus mûre, petite fille de 10 ans, mais 15 dans la tête... Petite Camille au grand coeur, accro des p'luches aussi, et des rêves perdus, et puis petite C., copieuse, peu sûre d'elle, avec Camille pour modèle, excuse moi petit toi, t'étais un peu ma grande soeur, j'te trouvais "toute géniale" (j'ai lu ça dans mon ptit carnet), magnificence incarnée, sauf que j'trouvais pas les mots ou le moyen de te le dire, j'avais l'impression d'être moins bien, alors j'faisais comme toi pour être quelqu'un... Excuse moi, encore, et merci d'être là, encore et encore aujourd'hui...

  

 


Je me demande où je vais. Je ne contrôle absolument plus rien. (...) Je n'ai toujours pas compris si je m'étais fait carboniser ou que le soleil était parti briller ailleurs. Quoi qu'il en soit, mon petit univers est bien sombre et froid. L'autre personne, elle virevolte plus loin, et quand des fois elle vient papilloner par ici, j'essaie de ne plus être là. Comme si c'était moi la tache dans le tableau. C'est lui qui devrait se cacher. Mais il vient des fois, et tout son monde avec. Comme un immense cadre qui bouleverse le mien. Je ne sais toujours pas si les cadres se rentrent dedans et si c'est lui qui gagne, ou s'ils se contentent de se confondre. Je ne sais pas grand chose en fait. J'avance toujours. Comme un gigantesque chemin, j'avance, parfois je cours, parfois je ralentis tellement que j'ai l'impression que je vais enfin pouvoir reculer. Un peu tout refaire. En fait je n'ai rien à refaire, je continue, je la ferme et c'est tout. En arrivant dans ce lycée, j'ai tout laissé derrière moi. Le temps d'un voyage transitaire en Bretagne et me voici dans un autre monde. A chaque fois j'ai l'impression que c'est gagné d'avance mais tout est à refaire. Tant pis, on se tait et on refait. Je ne contrôle plus rien. En fait, je n'avais jamais contrôlé la vie et le flux du temps, car personne (à ma connaissance) ne le peut, mais j'étais tellement confinée dans mon indifférence que j'en oubliais ce genre de choses si futiles telles que "fais vite, le temps passe." Mouais, le temps passait, et alors ? J'en étais toujours au même point. Je ne pensais que le temps ne pouvait pas avancer sans moi. J'ai du faire des kilomètres sans m'en rendre compte, toujours dans le même état d'esprit, toujours cette personne dans ma tête, enfermée dans ma bulle d'indifférence teintée de Lui, et je devais être complètement folle. Ça doit être normal, ce genre de choses. Mais, en septembre, je me suis réveillée. D'un coup. Enfin, non, j'avais déjà tenté d'entailler la bulle, mais pas de la bonne manière. Je voulais la faire exploser, et moi avec. J'ai échoué. Lamentablement, soit dit en passant. Je commençais seulement à comprendre qu'il fallait que je sorte de ça. Peu importe comment, peu importe les efforts, le prix, je voulais sortir, m'en sortir, d'une façon ou d'une autre. J'arrivais un peu à partir, en quelques nuages de fumée avoir l'impression de m'évader, mais je restais toujours au même point, au final. Peut-être que je ne l'avais pas remarqué, mais à partir du brevet, la bulle faiblissait, et moi j'avais l'impression de me remplir petit à petit. Elle en a pris un sacré coup quand je L'ai vu partir en m'oubliant, la dernière fois que je l'ai vu véritablement, en tant qu'ami, en tant que mec de ma classe, en tant que Lui vraiment Lui que j'aimais terriblement. C'était la voiture de la mère de Chonbi qui m'avait emmené loin. Je m'en souviens encore. Après ça, il n'y avait plus qu'une enveloppe primaire qui m'entourait, et elle a quasiment disparu en Bretagne. Et, alors que je cherchais le moyen de briser le halo faible qui me maintenait encore, il s'est cassé de lui-même, d'un coup, en septembre. Je me suis remplie du plus que je pouvais, et j'ai remarqué que l'air était moins bien vicié que je ne le pensais.

 


Les gens sont J. Réellement. Tous les gens disent qu'il est timbré, cinglé, fou, siphoné du bocal, mais ils sont tous comme lui. Ou pas assez comme lui. Oui, c'est plutôt ça. Ok, J. est fou, ok J. gueule tout seul dans la cour, ok J.danse pour les 6èmes, ok J. se prend pour un dictateur, ok J.clame : "J. président !", ok J. écrit des histoires de fou, ok J.a fondé le club des gogoles. Mais J. n'a pas honte. J. fait ce qu'il veut. J.n'est pas comme les autres. J. ne vous suit pas. J. n'est pas fou, J. ne vous respecte pas, c'est tout. J. sera un dictateur, J. sera grand, J. vous emmerde, à sa manière, poliment, follement. J., c'est notre espoir.

J. pour nous, R. pour le cahier d'appel, J-R, c'est la personne la plus sensée du collège, point.