Brel - Les timides

(suite)





Classe de 4A, mai 2004




Elsa



Les prétentieux

Les prétentieux
Ils se montrent
Ils démontrent
Ils s’étalent
Sur leur piédestal
Ils se clament
Ils se pâment
Ils s’exclament
Ils déclament
Ils se prennent pour les meilleurs
Mais pas la peine
De savoir d’ou ils viennent
Là ils s’inventent
Les plus importantes
Des origines
Mais devant leurs mines
On dirait qu’ils ont
Un melon dans la tête

Les prétentieux
Suivent les ombres
Les ombres sombres de leurs mensonges
Seuls leurs sbires
Savent quoi en dire
Et savent tirer
La vérité
De leur vanité
Ils s’affichent
Se désistent
Apparaissent
Se délaissent
Et paraissent
Un melon dans la tête

Mais les prétentieux
Un jour malheureux
Rêvent de vérité
Sans sincérité
Alors ils s’apeurent
Ils s’apitoient
Se déploient
S’alcoolisent
S’enlisent
S’acheminent
S’acoquinent
Puis ils s’affalent
Un melon dans la tête

Les prétentieux
Amoureux
D’yeux bleus
Se flattent
S’épatent
S’ébattent
S’amourachent
Et leurs maîtresses
Plus prêtresses
En cruauté
Qu’en vanité
Les abandonnent
Et leur pardonnent
Leur melon dans la tête

Les prétentieux
Alors s’achèvent
Se désemparent
Se ramollissent
Quand ils défèrent
En enfer
Quand ils décèdent
Ne peuvent plus parler
N’osent plus affronter
Ne peuvent pas pleurer
Rien louer
Rien espérer
Juste tomber
Alors ils meurent
Un melon sur le cœur.


Thomas


Les optimistes

Les optimistes
On les plaint
N’ont peur de rien
Personne ne les craint
Pensent toujours le bien
Se cachent derrière les saints
Pour ne pas avoir peur du lendemain
ONT UN MONDE A EUX
Sont doux comme de la soie
N’ont pas peur dans les bois
Même quand un chien aboie
Ils ne sursautent pas
MAIS ILS SONT TOUJOURS HEUREUX

Les optimistes
Répondent gentiment
Personne ne leur ment
Ont confiance en leurs parents
On s’en sert comme confident
Ne sont pas invités aux anniversaires dansants
TE REGARDENT DANS LES YEUX
Pour te dire ce qu’ils pensent
Mais ils aiment la danse
Et ils croient que la chance
Leur sourit car à la fin de la séance
Ils ne trouvent plus d’inconvenance
Dans leur cœur immense
MAIS ILS SONT TOUJOURS JOYEUX

Mais les optimistes
Se sentent mal
Quand leurs cœurs s’emballent
Et se fait la malle
Quand ils mettent un voile
C’est pour se protéger d’un chacal
ILS SONT QUAND MEME INGENIEUX
Pour eux, ils sont la bonté
Et les autres sont la méchanceté
Pleurer
Par eux ce verbe n’est pas employé ni avoué ni procuré
Par quelqu’un qui vient se moquer
MAIS ILS SONT TOUJOURS JOYEUX

Les optimistes
Quand ils prennent une heure
C’est pour se remettre en question et pour enlever les mœurs
Avant que leurs cœurs
Ne meurent
Etouffé par la chaleur
Maintenant ils ont retrouvé le bonheur
L’AMOUR LES RENDRAIT-ILS PLUS CHALEUREUX ?
Le bonheur est là mais pas l’amour
Viendra-t-il sonner à la porte de leur cœur qui est ouvert depuis toujours,
En pensant que s’il vient il restera plus d’un jour
Quand leurs cœurs battent comme des roulements de tambours
Ils sauront que des dames en velours
Seront prêtes à recevoir leurs amours
MAIS ILS SONT TOUJOURS JOYEUX

Les optimistes
Font des soupirs
Quand on les tire
Du lit. Et quand on ose leur dire
Que demain ils vont mourir
Ils sont en train de frémir
POUR QU’ON LES RECONNAISSE ILS SE METTENT EN RONDE
Ils ne pensent pas à la mort
Mais quand l’heure de leur mort
Arrive, ils se disent nous sommes bien dehors
A profiter de l’or
Pour ne pas avoir profité de l’amour et du bonheur nous avons des remords
Et maintenant on dort
En hommes seuls et incolores
ILS REVAIENT DE S’OUVRIR AU MONDE



Delphine



Les aguicheurs

Les aguicheurs
Ça se déhanche
Ça se vante
Ça branche
Ça se met en avant
Ça enguirlande
Ça rêve d’être un paon
Qui fait la roue
Pour séduire
Puis pour rire
Ça attire
Et ça fait souffrir.

Les aguicheurs
Ils mentent
Sur les sentiments
Ils rêvent en pensant
À l’amusement
Qu’ils vont représenter
Pour nous les filles
Alors ils filent
Cherchant une cible
Pour faire souffrir.

Mais les aguicheurs
Un jour en aimant
Ils passeront en avant
Et auront le cœur trop grand
Pour une fille qui leur va comme un gant.

Mais les aguicheurs
Ils se retrouveront seuls
Dans leurs linceuls
À ruminer devant le tableau de leur aïeul
Dans leurs oreillers pleins de pleurs
Et ils pensent à mourir
Pas pour rire
Mais pour souffrir
D’avoir eu une vie à maudire.



Laure


Les rêveurs

Les rêveurs
Ça se prend pour un basketteur
Ça s’imagine enquêteur
Ça prend la place d’un danseur
Ça rêve d’être créateur
Ça voudrait qu’on l’appelle Monseigneur
Ça rêve de voyager
Dans tous les coins du monde
Ça a l’esprit qui vagabonde
Tout autour de la mappemonde
Surtout sur les plages blondes




Matthieu




Les Mythomanes.

Les mythomanes
Ca se ment
tout le temps.
Ca préfère
s'enfermer dans son univers.
Ca mijote encore
des contrevérités,
Et ça finit par croire
au mensonges inventés
du matin jusqu'au soir.
Les mythomanes font
leur show man
pour impressionner
quelques félés
emplis de naïveté.



Julie M



Les rêveurs

Les rêveurs
Quand ils naissent
Ils rêvent déjà de tendresse
D’escalader le mont Everest
D’être le plus rapide du Far-West
De garder leur jeunesse
La tête dans les nuages

Les rêveurs
Ca rêve d’amour
D’aimer comme un fou
D’embrasser sous du houx
D’avoir plein de bouts de chou
De dire « I love you ! »
La tête dans les nuages

Les rêveurs
Quand ils meurent
Leurs rêves sont fuyeurs
Vers le port d’Honfleur
Pour se noyer dans la mer en pleurs

L’âme au paradis



Marlène


Les menteurs

Les menteurs
Ça ment sans rancœur
Sans lenteur ni pudeur
Le mensonge sort de leurs songes
Sans qu’ils en aient honte
Sans s’en rendre compte
Ils ne peuvent dire la vérité
Car celle-ci est aspirée
Par leur vanité
Ou leur naïveté

Lorsqu’un mensonge est dit
Une ribambelle s’en suit
Sans qu’il en soit affaibli
Il en est indépendant
Et à chaque instant, ment

Ses amis intelligents
Font semblant
Inlassablement
Et machinalement
De croire à ce qu’il dit
Pendant sa triste vie

Quand il veut dire la vérité
Il lui vient une idée
‘’Un de plus ou de moins
Ça ne changera rien’’
Et il recommence
Une nouvelle série
De stupides âneries
Qui n’seront jamais finies
Lors de sa mort
On plaint son sort
Mais on ne peut s’empêcher de mentir
Pour ne pas avoir à dire
Que c’était un éternel menteur
Sans rancœur ni pudeur
Qui n’a dit que des conneries
Tout au long de sa triste vie.




"Teddou tout doux"


Les Superstitieux

Les Superstitieux
Ca a peur
De ce qui porte-malheur
Ca craint
Ce qui pourrait causer du chagrin
Sans leur patte de lapin
Ils ne sont plus rien
Surtout si au fond d’un placard
Ils trouvent un chat noir.
Un parapluie ouvert dans leur maison
Alors ils deviennent bougons
Si une coccinelle
Leur apporte la bonne nouvelle
Sans être passé sous une échelle
Alors c’est la chance
Qui revient de vacances.

Les Superstitieux
Ca ne supporte pas le nombre treize
Ca a besoin d’amulettes pour être à l’aise
Ca dort la tête au nord
Ca voit un chat noir et c’est la mort
Ca croit au bonheur
Ca craint le malheur
Qu’importe ce qu’on peut en dire
Ces manies peuvent vous faire rire
Mais comme vous pouvez le voir
Ces gens ont besoin d’y croire
Ce sont des troubles du comportement
Mais ils ne peuvent pas vivre autrement.



Charlotte



Les Haineux.

Ça se querelle
Ça s’émerveille
Et se réveille
Malgré leur air méchant
Ce sont de vrais enfants
Ils se méprisent, se déguisent,
Se maudissent ...
Contre la bise de leur foi

Les haineux
Bien peureux de la vie,
Du bonheur, de l’horreur
Et du malheur
Se cachent comme des malpropres
Ou des Sans-Culottes
Dans une cage à coq
Contre la bise de leur foi

Mais les haineux
Un jour heureux
Dans leur cœur fait de nœuds
Se défait lentement en devenant
Un petit cœur d’enfant
Contre la bise de leur foi

Les haineux
Si malheureux un jour d’orage
Seuls dans une cage râlant après eux
En étant odieux
Contre la bise de leur foi

Les haineux
Si haineux de leur haine
Se retournent en traînent
Une longue chaîne de leurs sanglots
Pour une fois que Marylaine
Leur offre un baiser sur la joue
Les haineux tous fous,
Tous jaloux et heureux en se disant :
J’ai une prise !!
Contre la bise de leur foi.




Cédric


Les Endormis

Les endormis
Ils se défendent
Ils ne font plus attention
Ils se fondent dans le décor
Ils s’enfoncent dans le fond de leurs pensées
Sans changer de direction
Quand au fond
Ils se prennent un poteau dans le front.
Ils rêvent de tranquilité
Sans savoir les dangers
Dans leur voiture
Ils sont submergés de pensées
Leurs pensées sombrent dans le néant
Ils pensent peut-être à être président
A avoir plein d’argent
Mais quand ils se réveillent
Ils sont à côté de leur voiture
Et lorsqu’ils regardent de plus près
Ils découvrent avec horreur
Que leur heure a sonné
Ils ne pourront plus être président
Ils n’auront plus d’argent
Car ils arrivent à voir leurs corps
Cela veut bien dire qu’ils sont morts.



Moumen


Les grandes gueules

Les grandes gueules
Ne me plaisent pas
Elles parlent trop
Elles ont toujours faux
Elles sont sans gène
Et font de la peine
Pas de chance
Ca commence

Les grandes gueules
Se prennent pour le centre du monde
Ne regrettent rien
Même pas une seconde
Tenez-vous bien
Car manque de chance
Ca recommence

Les grandes gueules
Se disent
A plusieurs reprises
Qu’il faut arrêter la crise
Mais elles paniquent
Ca les pique
Comme une tique
Elles critiquent
Et manque de chance
Ca recommence

Les grandes gueules
Pourtant ont tort
Ca les mord
Les dévore
C’est trop fort
Et manque de chance
Ca recommence

Mais les grandes gueules réalisent
Qu’elles parlent trop
Que ce qu’elles disent
Est faux
Mais manque de chance
Ca recommence

Elles continuent et parlent
Et c’est pour cela
Que les grandes gueules
Ne me plaisent pas



Manon


Les endormis

Les endormis
Au travail
Ils déraillent
Ils sèment la pagaille
Toujours hors du rail
Lentement
Mollement
Sans affolement
Ils ne pensent qu’à leur lit

Les endormis
Quand ils agissent
Ils n’en sont qu’aux prémices
Que déjà ils faiblissent
Et pour qu’ils finissent
Il faut
Les secouer
Les remuer
Les bouger
Les réveiller
Ils ne pensent qu’à leur lit

Les endormis
Toujours paressent
C’est leur faiblesse
Pour leur bouger les fesses
Il faut faire des prouesses
Mais voilà déjà le soir
Pour les autres le désespoir
Pour eux la fin du cauchemar
Ils se laissent enfin choir
SUR LEUR LIT




Lisa

Les voleurs

Les voleurs
Ca a la trouille
Ca dépouille
Ca magouille
Ca se grouille
Ca se débrouille
Ca rêve d’être célèbre
Quel que soit
L’endroit
Où on les voit
Quand ils sont là
Devant chez soi
On est sûr qu’ils portent
Un sac d’outils sous le bras

Les voleurs
Sortent la nuit
La nuit lorsqu’il fait gris
Seule la souris
Entend le bruit
De leur mépris
Ils se raidissent
Ils agissent
Un sac d’outils sous le bras

Les voleurs
Alors se plissent
Alors rapetissent
Se flétrissent
Quand ils glissent
Dans la bâtisse
Je veux dire
Dans la prison
N’osent avouer
Rien rappeler
N’osent parler
Juste oublier
Un sac d’outils sous leur blouson